de la Mare Bourcy

de la Mare Bourcy Epagneul Breton

Epagneul Breton

La dame blanche

La  dame  blanche

13 décembre 1998

Novembre et début décembre ont été marqués par une migration conséquente qui a permis  de bien satisfaire  chiens et chasseurs...

Le vent est au sud-ouest et le temps doux .Hubert et moi chassons depuis trois heures : les chiens ont arrêté trois bécasses différentes  ( Gaucho ,la première que nous ne pouvons tirer ; Lutèce ,puis Havane ,la seconde que je manque deux fois et encore Havane ,la troisième que je tue et qu'elle rapporte fièrement )

la matinée tire sur sa fin ,mais les chiens ont encore "la pêche" et Lutèce se bloque  à nouveau contre un grand pin de cette forêt côtière ,dans la molinie qui couvre le sol , et Gaucho patronne à 15 pas. Sans doute la quatrième ! Je préviens Hubert  dont les chiens faisaient une bordure arbustive interressante assez éloignée car je souhaite qu'il vienne servir Lutèce et tirer  à son tour" sa bécasse ".Je ne bouge plus et reste à distance pour lui laisser le temps d'arriver .Cela fait maintenant quatre bonnes minutes que l'arrêt dure ;il se place au mieux  et une bécasse finit par décoller sans prendre de hauteur :Et là ,c'est du grand spectacle : je n'en crois pas mes yeux . En effet ,elle a deux ailes blanches .elle s'éloigne : je m'attends  déjà à la voir tomber sous la gerbe d'Hubert .....qui ne tire pas !

"mais tire , tire ! "lui dis-je en criant  .Il est masqué par un gros pin et ne peut lui envoyer son coup de fusil . Je ne tire pas non plus , voulant la lui laisser : quel dommage !

Nous la regardons s'éloigner à perte de vue entre les grands pins  , penauds et émerveillés , Notre vision est facilitée par ses "feux de détresse "qui la trahissent et nous devinons sa remise .

Trois cents mètres plus loin ,elle redécolle au nez de Gaucho ; elle semble ne pas avoir laissé d'odeur ! mais nous ne la tirons pas car il n'y a pas eu d'arrêt . Nous la distinguons à nouveau parfaitement avec ses "warning" blancs jusqu'à la bordure de cette lande où elle se remise dans de hautes fougères ....nous y filons aussitôt et en arrivant sur place , Havane marque un petit arrêt mais pas de bécasse apparemment , les autres chiens ne sentent rien non plus ..bizarre ! il est 12h30 et nous décidons d'abandonner .

Après déjeuner ,Serge et Claude viennent prendre le café et nous leur faisons part de cette merveilleuse rencontre insolite. Leur curiosité ainsi eveillée ,nous retournons tous les quatre pour essayer de la retrouver accompagnés de trois chiens ,si toutefois un autre chasseur n'y est pas passé .Arrivés dans cette bande de fougères ,Mozart marque aussitôt l'arrêt à environ quinze mètres de la place marquée par Havane le midi .Mulotte patronne tout contre Mozart et Gaucho aussi , un peu plus loin .Et toujours pas de bécasse qui daigne voler .... Serge , curieux , s'approche des deux chiens  , bouscule les fougères ...toujours rien  !  il écarte alors celles ci devant le nez de Mozart et s'écrie alors :

"elle est là  , je la vois , elle a deux taches blanches ! .Elle est impassible  et reste  tapie , comptant sur son immobilité pour se dissimuler tant son plumage la rend vulnérable  et c'est sans doute la raison pour laquelle elle a usé de son don de rétention d'odeur et mystifié les chiens ce midi .

Serge veut la saisir , la croyant blessée  ; je l'en dissuade  , je retiens Mozart et Mulotte par  les colliers pour éviter qu'ils ne l'attrapent et il la fait voler pour le spectacle . Elle s'y reprend à deux fois pour s'extraire  du toît des épaisses fougères  et prend son dernier vol de détresse : Claude la bascule proprement à 25 mètres .Nous l'examinons alors sous toutes ses coutures : elle a huit rémiges blanches d'un côté et neuf de l'autre ; quel oiseau  rare et magnifique !.

Ce souvenir magique est immortalisé par une petite séance photo...Elle trône désormais au milieu des récompenses de concours des chiens.

cette saison 98-99 aura été marquée ,outre cette bécasse atypique , par une série  assez surprenante , aussi , de quatre bécasses brévirostres  ainsi qu'une autre avec une rémige blanche .

Voilà que la nature fait des siennes !!!.....................