de la Mare Bourcy

de la Mare Bourcy Epagneul Breton

Epagneul Breton

Pas encore bon pour le cimetière

Pas encore bon pour le cimetière

13 février 2013 ,dernière journée de notre rituel séjour annuel dans le Lot : chasse dans les buis avec Jean Michel et Serge  accompagnés d'Atos , Astrale et Apex .

Après une longue matinée de chasse ,  les nombreux arrêts du roi Atos  , sur des terrains qui n'ont plus de secrets pour lui , nous ont permis de voir 8 ou 9 bécasses : Astrale et Apex se contentant bien souvent de faire de la figuration ou des arrêts à patron . Mais une seule bécasse a été prélevée à l'arrêt d'Apex , tant elles se défendent bien dans ce beau biotope de buis.

Sur le chemin qui redescend aux voitures , Atos ,comme à  son habitude , monte sur la gauche dans les grands buis de cette combe ombragée à la pente très prononcée , où nous ne pouvons accèder. Bientôt sa cloche se tait : il est à l'arrêt  et nous nous arrêtons sur le chemin pour suivre la suite de l'action .Quelques instants plus tard , Atos aboie sa bécasse à 50 mètres de nous ; et nous ne tardons pas à l'apercevoir : elle nous vient dessus .Jean Michel invite Serge à la tirer  .Elle est un peu haute mais semble accuser  ses coups de fusil à l'aplomb du chemin  , et elle va se remiser une centaine de mètres en amont vers un massif de buis à mi pente .

Malgré l'heure avancée nous rebroussons chemin car elle parait touchée . En moins de deux minutes , Atos ,bouillant d'énergie ,retrouve la pose et marque un bref arrêt  et se relance : elle est déjà repartie  ! mais il grimpe encore  , suivi d'Apex  . Au bout de 50 mètres , nouvel arrêt dans une autre touffe de grands buis bien serrés . Je me mets à courir ou mieux à sprinter comme je peux dans cette pente raide pour essayer de la coincer  .Le souffle court , je ne sens plus mes jambes (je ne suis pas Usain Bolt !). Je ne quitte pas des yeux les deux chiens , car Apex patronne déjà Atos . Me voyant presque arrivé , ce dernier fonce sur quelques mètres pour se rebloquer aussi sec. Apex l'imite ; je reprends ma course pour me placer au dessus des buis  ; les chiens foncent à nouveau pour se bloquer face à face .J'essaie de reprendre mon souffle , mais c'est l'envol brutal et furtif de la bécasse dans un petit trou entre deux buis  (pas blessée du tout ! ) Je jette mon coup de neuf tel Lucky Luke  et au jugé ! je n'ai rien vu ensuite sinon une branche de buis qui tombe ,sectionnée par la gerbe. Les deux chiens s'affairent un petit moment sous les buis ,  puis la cloche d'Atos  redescend  tandis qu'Apex tourne encore en rond dans la touffe ; je le rejoins et l'encourage dans ses recherches: on ne sait jamais ! mais à l'évidence , il n'y a pas de bécasse . De toute façon , cela aurait été très chanceux de la basculer dans ces conditions  . Je décide de renoncer.

"Jacques , viens ! ,viens ! "  me crient alors Serge et Jean Michel

Je tends l'oreille et ne perçois plus la clochette d'Atos : il doit donc être à l'arrêt , me dis-je  

Et n'écoutant que ma passion , je redévalle la pente toujours à la course . Arrivant à leur hauteur je suis surpris de ne pas les voir prêts à servir Atos ; d'ailleurs le brave chien est couché à leurs pieds et un grand sourire illumine leurs visages .

" Alors ,tu l'as ratée ! " me lance Serge

 "Ben , oui  ! mais elle n'était pas facile , elle avait piété devant les chiens  et je l'ai à peine vue décoller  .De plus après une course dans une pente pareille , cela aurait été un coup de bol ,non ? "

Je leur retrace alors en détails toute l'action des deux bretons :

" je me suis régalé en tout cas , et tant mieux pour la bécasse , elle n'est sûrement pas blessée car elle a redécollé comme une bombe ! "

Soudain je vois que Jean Michel a quelques plumes dans les mains ( il a pour  habitude de dissimuler les preuves de ses captures ) et Serge , moqueur , sort de sa veste une bécasse encore chaude  , me faisant croire un instant que le chien avait retrouvé l'oiseau qu'il avait tiré . Je suis un peu surpris  , mais cela me semble plausible  .

"Eh bien  , je suis content pour toi ", lui dis-je

"Heureusement qu'on avait Atos " reprend-il  en éclatant de rire , imité par jean Michel  qui m'avoue alors que son fidéle bécassier lui avait rapidement rapporté la bécasse ramassée après mon tir .Ma course folle pour monter le servir n'a donc pas été veine et je suis , certes chanceux  , mais heureux .

Ils m'ont bien fait marcher ces deux là ! Mais quel beau souvenir !

Non , je ne suis pas encore bon pour le cimetière ,n'est-ce pas Jean Mi ?