de la Mare Bourcy

de la Mare Bourcy Epagneul Breton

Epagneul Breton

Patientes bécasses

Patientes bécasses

Dans le Lot ,avec Jean Michel...

Sur un magnifique piton rocheux orné de buis ,nous avons une vue incomparable sur la vallée de la Dordogne,et ce n'est pas la grosse averse que nous venons d"essuyer qui peut nous dissuader de profiter de la beauté de ce point de vue ...

Mais Hindi vient de se mettre à l'arrêt un peu plus haut sous ces buis et Jean Michel m'appelle . Je parcours les cinquante mètres qui nous séparent, suivi de Gucci .Pendant ce temps ,Epsie est arrivée au patron .Jean Michel est bien placé  et attend que je me place au dessus : arrivé à proximité  ,je tente de fermer mon fusil : impossible ! En effet il ya quelque chose de coincé dans la bascule  et je le préviens . je retire les cartouches et j'essaie de sortir ce petit truc en retournant le superposé , en soufflant dedans ,en le tapotant avec la main : rien à faire ,c'est coincé ! En chassant ,fusil ouvert ,il arrive souvent qu'un débris végétal se glisse dans la bascule  surtout lorsque l'on traque dans des zones arbustives denses . Et l'humidité de cette ondée n'a rien arrangé . Je démonte alors l'arme ;  et cette saloperie qui ne veut toujours pas partir : je n'ai ni couteau , ni instrument pointu  , je casse  un petit bout de brindille  raide sur un arbuste proche  et parviens enfin à extraire le petit morceau gênant  , collé au fond de la bascule . Jean Michel s'impatiente :

"Alors ,ce fusil ? "

" Ca y est presque !"

Je remonte le calibre 20 et recharge  ; tout ce petit ménage a bien pris deux bonnes minutes

" C'est bon ! je suis prêt ! "

" OK , mais tu es mal placé , ça risque de sortir sur le pré au dessus . Fais le tour ! "

Entre temps Gucci est venue se mettre à l'arrêt ,elle aussi. Mais pour gagner du temps ,je décide de traverser la petite langue de buis qui me sépare du pré , mais ils sont épais et ça nest pas facile ....

"Non ! pas par là " me dit Jean Michel

Trop tard ! Je suis tellement empêtré dans ces branches qui se croisent que je préfère ne pas faire demi tour .; d'aiileurs quelques poignées  secondes plus tard , j'arrive au clair et je vais me positionner à une dizaine de mêtres de cette bordure pour une vision élargie  . Jean Michel s'enquiert de ma disponibilté :

"T'es prêt , ? "  je ferme le fusil en m'assurant que rien n'est venu se glisser dans la bascule .

"c'est bon ! "

"je vais commander Epsie " me dit-il.

 Il beepe alors la chienne , qui connait parfaitement cet ordre et aussitôt ça bouge sous les buis et le claquement de la bécasse s'ensuit ; elle sort des buis comme d'une boite magique . Elle m'aperçoit et vire en haut des buis , je préviens Jean Michel :

" A toi , au dessus ! "

Je jette mon coup de neuf , mais elle a déjà basculé dans la pente et je la manque. Jean Michel la rattrape magistralement dans son vol plongeant . Après un beau rapport  nous félicitons les trois chiennes pour leur belle action .

" Eh ben !  Elle a tenu celle là  ! Après tout ce temps passé à bricoler ton fusil !  On a eu de la chance !"    commente alors Jean Michel avec son bel accent lotois .

"Tu as surtout la chance et le bonheur d'avoir de supers chiens et comme en plus tu n'es pas manchot , c'est le top ! et mon incident un peu long n'a fait que prolonger le plaisir ..."



En Mayenne ,invité par Michel

Ce matin nous avons levé cinq ou six oiseaux et malgré les beaux arrêts des chiennes nous n'avons pas prélevé .Nous retournons sur cette même parcelle que nous n'avons pas explorée complètement .Michel m'envoie vers une remise ,occupée quinze jours plus tôt . Arrivé à proximité ,je m'arrête pour satisfaire un besoin naturel  pour soulager ma vessie .Pendant cet intermède ,Guiness continue de chasser et prospecte avec application sous les houx de cette remise , puis s'écarte un peu dans mon dos .Tout à coup sa clochette s'arrête : je tourne la tête .Elle est bien à l'arrêt devant un roncier à quinze mètres de moi , et je n'en finis pas de pisser ! J'ai bu trop d'eau ce midi ! ça risque de voler  , tant pis pour moi , tant mieux pour la bécasse.....Ce moment de soulagement bien humain me parait interminable .Les secondes s'égrennent ..encore quelques gouttes ; ouf ,  ça y est !

Guiness ne bouge toujours pas  et quand j'ai enfin "rangé le matos " , je reviens près d'elle ; elle coule quelque pas , tendue et se fige à nouveau . Je marche sur les ronces devant elle  et une bécasse décolle alors  . Je tire ; elle tombe . Michel , qui a suivi de loin  l'action ne tarde pas à me rejoindre et me signifie que ce devait être mon jour de chance pour que cette bécasse soit si patiente .

En repassant près de l'endroit de ma pose pipi , je vis alors  plusieurs miroirs attestant du cantonnement de cette dernière ..

JJ