de la Mare Bourcy

de la Mare Bourcy Epagneul Breton

Epagneul Breton

Anecdotes en Lot.....

Anecdotes en Lot.....

Tir plongeant !

C'était notre premier séjour de chasse dans le Lot à l'invitation de Jean Michel . Claude ,Serge et moi-même étions subjugués par le beauté des paysages  que nous découvrions : des biotopes merveilleux ,totalement inconnus et déconcertants pour nous , Normands du bord de mer . Les genèvriers ,les chênes verts , les buis ,les chênes communs tous rabougris poussant dans la rocaille et les pentes abruptes . Et tout cet ensemble plait aussi aux bécasses. Quelle surprise pour nous  !  Sans un guide comme Jean Michel et son fabuleux Atos, nous n'aurions sans doute pas trouvé la moindre bécasse........

En ce dernier jour de ce séjour gravé dans nos mémoires , Atos avait brillé sur ses terrains de prédilection et  Claude avait servi avec adresse l'un de ses arrêts sous les buis en pleine rocaille .Nous redescendions , Serge et moi , sur une pente très abrupte où poussent quelques buis  , envoyés par Jean Michel qui nous avait indiqué deux ou trois remises découvertes par Atos . Tout à coup , je découvre Apex à l'arrêt ; je préviens Serge qui me suit prudemment pour éviter la chute . Sa chienne Astrale se met au patron . je laisse passer Serge ,qui rejoint Apex  bien bloqué . Rien ne vole ,il passe devant le chien et aperçoit alors Sherpa à l'arrêt dix mêtres devant .Il me prévient :

-C'est Sherpa qui est à l'arrêt ! Viens ,ça va pas être facile ! 

Je le rejoins  en prévenant Claude et Jean Michel qui sont sur le chemin pentu de la combe, 70 mètres en contrebas . Sherpa refuse de couler  : la bécasse est à coup sûr devant  . Au bout de deux minutes supplémentaires , la patience de Serge a atteint sa limite et il passe devant Sherpa , traversant une touffe de buis , provoquant à retardement  l'envol bruyant de la bécasse qui aussitôt amorce une plongée vers la combe  Serge épaule  et envoie deux "pètes" vers le bas . Derrière lui , j'assiste au spectacle extraordinaire d'un vol de bécasse vu d'en haut .

Elle disparait alors à la cîme des grands arbres et va se remiser sur l'autre versant .

"-Ouah ! je n'avais jamais vu le vol d'une bécasse de dessus ! Magique ! Eh ben Serge , bien loupée !" lui dis - je ,moqueur ." Rien pour te gêner en plus !"

Mais Serge a toujours une bonne explication pour tout :

"-Je n'aime pas " tirer dans le dos " , c'est un comportement de lâche ou d'assassin : Voilà ! " lance-t-il dépité .

"Voilà pourquoi je l'ai ratée  et puis les deux autres ,qui rigolent sur le chemin , je ne les voyais pas , mais ils étaient en dessous  ! et on ne sait pas où peuvent aller les plombs .! "

En tout cas , merveilleuse vision et sacré souvenir , qui a bien alimenté la dernière soirée passée autour d'une bonne table garnie de gourmandises perigourdines .



J'aime y revenir plusieurs fois chaque saison de chasse .                                                       Dans ces lieux somptueux où la nature est entièrement préservée et sauvage , loin des zones exploitées , les belles voyageuses trouvent les remises privilégiées presque inaccessibles  , rendant leur quête difficile .                                                                                                       Mais c'est ainsi que la chasse est belle !.





Corrida ?...

Fin novembre 2016. Nous venons à peine d'arriver sur ce secteur qui est l'un de mes préférés. Au bout de quelques minutes , Jean Michel me prévient qu'Hindi est déjà à l'arrêt ; je suis sur le chemin bordé de genevriers ; je suis bien placé . La bécasse effectue alors un saut de crapaud devant Hindi qui la rebloque  aussitôt énergiquement ; mais la belle redécolle peu de temps après.

"A toi ! "me crie Jean Michel .

Je vois alors la bécasse sortir du haut des baliveaux ,puis plonger et  foncer dans ma direction : elle m'arrive droit dessus et je ne peux tirer. J'ecarte les bras en croix , le fusil dans une main , pour la contraindre à changer son vol. Elle n'en fait rien et me passe alors au ras du corps sous le bras tendu  tel un toro de corrida sous la muleta , donnant même l'impression de se poser derrière moi . Extraordinaire !

Je me retourne aussi sec et l'aperçois qui file dans le chemin  et amorce un virage brutal sur la gauche au dessus des genièvres. J'épaule  et mon swing la rattrape miraculeusement  (merci St Hubert !) .Elle tombe foudroyée .Quel spectacle pour ce début de journée ! Quelle réussite aussi , car je les manque  très souvent quand elles chargent de la sorte  .



Elle a du mordant..

Novembre 2016...En début de parcours , Jean Luc et moi avons prélevé une bécasse à l'arrêt de Guiness , dans un tir presque simultané . Puis tout au long de la matinée , quelques autres oiseaux nous ont tenu en haleine .

jean Luc nous signale que sa chienne Alix est à l'arrêt dans un carré de genévriers assez denses : la bécasse a piété et Alix reprend son pistage quand un cri rauque retentit plus bas : je me demande ce que c'est ? A nouveau ce cri ....et la clochette de Minta  , ma petite dernière de 10 mois  ..et encore le même cri plaintif assez fort : jean Michel dit : 

" c'est un chevreuil !  elle a dû le choper !"

J'abandonne alors mes deux complices et pars à toutes jambes entre les genièvres dans la direction des cris et du grelot qui semblent s'éloigner . Jean Michel annonce alors :

"Bécasse !" 

Je la vois qui me passe en travers à 25 mètres ; je ne lève même pas le fusil , préoccupé par ce biquet et Minta. Au bout de 100 mètres , je les vois enfin , pose mon arme . Dans la pente le pauvre animal traine la petite chienne fermement accrochée à sa cuisse. Je crie sur la chienne  , mais elle ne lâche pas , excitée au plus haut point par les cris du chevreuil . Arrivé enfin à leur hauteur , en cette région de rugby , je tente un plaquage digne de ce nom , mais Minta lâche enfin sa proie et fait un écart : je manque ma cible  (j'aurais peut-être dû tenter de plaquer le chevreuil ? )Dans ma chute au milieu des broussailles , j'ai juste vu que Minta avait les babines rougies par le sang . Etait-il blessé ? ou bien l'avait elle crocheté par surprise sous un genièvre ? Toujours est-il qu'elle en a profité , malgré mes réprimandes , pour reprendre la poursuite du chevreuil libéré , et encore bien allant tout de même . Et il a fallu un gros quart d'heure pour qu'elle daigne me rejoindre à nouveau : une petite bretonne pleine d'énergie pour ses 10 mois et avec un sacré mordant !

 Après quelques "corrections électrisées " entre temps , Minta a bloqué  , un mois plus tard , ses premières bécasses  qu'elle chasse avec avidité et passion ......



Sauvetages.

Fin novembre 2016 - Nous chassions depuis presque une heure à la poursuite d'une bécasse manquée à l'arrêt d'Atos , patronné par Hindi. La quête de cette mordorée restée sans succès, nous en  profitons ,  pour  rechercher un point d'eau , car avec le temps sec et chaud pour la saison , les chiens tirent la langue et cherchent l'eau dans les souches d'arbres , mais en vain .

 Sur le plateau , un parc à moutons se présente à nous avec un bac au milieu : je m'y dirige avec les chiens . Atos , Gucci et Moka sautent dedans et n'en finissent pas de se désaltérer . Hindi , courageuse a continué à chasser . nous reprenons notre chemin ., sans Hindi  . Quelques minutes plus tard , elle n'est toujours pas là et nous décidons de l'attendre .......Vainement . C'est bizzarre , elle devrait être revenue maintenant . En rebroussant chemin , je perçois un cri . Nous écoutons et le cri plaintif se renouvelle : on dirait qu'elle est comme bloquée quelque part  . Ce même cri  angoissé retentit à nouveau et nous oriente. Au bout d'une centaine de mètres ,dans un coin du pré à moutons , je découvre un petit muret circulaire : on dirait bien un puits ..... C'est en fait une grande réserve d'eau de quatre mètres de diamètre. et un grillage à moutons en fait le tour . Peut -être qu'Hindi , assoiffée ,s'y est aventurée . En effet , je la découvre alors , s'épuisant à nager dans une eau noirâtre , la tête seule émergeant de la nappe . les bords de cette  réserve sont trop hauts et elle ne peut ressortir seule . En me penchant , le buste dans le vide , une main fermement accrochée aux pierres , je réussis à saisir le collier de la cloche d'Hindi , je la soulève  . . Merde !  elle retombe ....Jean Michel n'avait pas serré le collier  , qui m'est resté dans la main . Il veille à ce que les trois autres chiens , curieux , ne subissent pas le même sort . Je me penche un peu plus au risque de plonger moi aussi , et saisis alors Hindi par la peau du cou, je la sors enfin et la sauve de la noyade : d'ailleurs une brebis y a laissé la vie  ; son corps flotte dans cette eau nauséabonde . La chienne blanche rouannée est toute  noire  , épuisée , mais sauve , Dieu merci !

Et puits .....!

Une histoire semblable était arrivée à Apex  3 ou 4 ans auparavant .Il était tombé dans un puits sec ,cette fois , de trois mètres de profondeur . Serge  , à qui je l'avais confié, et  Jean Luc s'inquiétant de ne plus le voir chasser autour d'eux , ont rebroussé chemin , entendu alors ses gémissements  et ainsi pû le localiser . Mais il leur a fallu aller au village voisin , distant de plus de cinq cents mètres , quérir une échelle pour le sortir de ce piège mortel  où il aurait péri , désseché  à coup sûr.

Ah ! Bien entendu chaque région a ses particularités  : les Lotois d'autrefois avaient construit ces puits pour retenir l'eau pour la survie de leurs troupeaux avant qu'elle ne s'infiltre à travers le causse calcaire , mais un puits reste toujours dangereux ...